Corticoïdes

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Corticoïdes = glucocorticoïdes = corticostéroïdes; Les hormones corticostéroïdes naturels sont élaborées par le cortex surrénalien, on reconnaît deux groupes de corticoides :

  • les glucocorticoïdes : ont une action anti inflammatoire,
  • les minéralocorticoïdes (Aldostérone) : ont une action de rétention hydrosodée.

Pour les corticoides, on distingue deux types :

  • hydrocortisone, ayant les propriétés de la cortisone naturelle qui est utilisée à visée d’opothérapie substitutive,
  • les glucocorticoïdes de synthèse utilisés pour leurs propriétés anti-inflammatoires.

Classification des corticoïdes et spécialités

Les principaux corticoïdes :

  • Prednisone (cortancyl *), corticoide avec un effet anti-inflammatoire : 4, demi-vie 12-36h
  • Prednisolone (solupred *), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 4, demi-vie 12-36h
  • Bétaméthasone (celestene*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 20-30, demi-vie 36-54h
  • Méthylprednisolone (medrol*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 5, demi-vie 12-36h
  • Hydrocortisone (hydrocortisone*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 1, demi-vie 8-12h
  • Cortisone (cortisone*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 1, demi-vie 8-12h
  • Dexaméthasone (dectancyl*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 20-30, demi-vie 36-54h
  • Triamcinolone (triamcinolone*), corticoide avec effet anti-inflammatoire : 5, demi-vie 12-36h

Pharmacocinétique

  • L’absorption des corticoïdes est bonne et rapide, après administration orale avec pic plasmatique en 1 à 2h après la prise.
  • Le transport des corticoïdes synthétiques se fait grâce à des transporteurs plasmatiques.
  • La distribution des corticoïdes est générale quelque soit la voie d’administration.
  • La transformation des corticoïdes se fait dans le foie, avec production de métabolites actifs et inactifs.
  • L’élimination des corticoïdes est rénale en métabolites inactifs.
  • Demi vie plasmatique des corticoïdes (voir plus haut) la demi vie plasmatique d’un corticoide est le temps nécessaire pour diminuer de 50% la concentration plasmatique de ce dernier.

Le mode d’administration

L’administration d’un corticoïdes peut être :

  • Par voie orale,
  • parentérale : IV ou IM,
  • voie cutanée,
  • Voie locale : intra rachidienne et épidurale, intra articulaire et péri articulaire, oculaire, broncho-pulmonaire (aérosol), nasale, rectale (lavement), sub linguale.

Effets métaboliques

  • Lipides : le corticoide stimulent la lipolyse, redistribution des graisses.
  • Protides : le corticoide stimule l’hypercatabolisme azoté.
  • Glucides : le corticoide stimule la sécrétion du glucagon, augmente la néoglucogenèse hépatique, diminue l’élimination périphérique du glucagon.
  • Eau et électrolytes : le corticoide entraine une rétention d’eau et d’électrolytes, augmentation des excrétions rénales du K, diminution de l’absorption intestinale du Ca++ (effet anti vitamine D).
  • Cellules sanguines : le corticoide augmente le taux des GR par stimulation de la moelle osseuse, hyperleucocytose neutrophile, augmentation des plaquettes, diminution des éosinophiles, lymphophiles, basophiles, monocytes.
  • Muqueuse gastrique : risque ulcérogène.
  • Autre effets : diminution de la cortisolémie, de la sécrétion des hormones de croissance, des œstrogènes, progestérone, testostérone.

effets pharmacologiques

  • L’Action anti-inflammatoire d’un corticoide apparait a partir d’une dose de 1mg/10kg de poids, sur les phénomènes précoces et tardifs de l’inflammation.
  • Action sur les phénomènes immunitaires, à partir de 1-2mg/kg/j

Les contres indications

Les contres indications des corticoides sont de deux types : 1. Les contres indications générales. 1.1 Contre indications absolues des corticoïdes :

  • Ulcère gastro duodénale évolutif. Psychose grave
  • Infection virale.
  • Diabéte insulino dépendant.
  • Tuberculose cavitaire.

1.2 Contre indications relatives :

  • Ulcère gastro duodénale cicatrisé.
  • HTA modéré.
  • Grossesse.
  • DNID.

2. Contre indications locales  :

  • Articulaires : Anti coagulation, état cutané défectueux, arthrite post traumatique avec fracture articulaire.
  • Oculaire : glaucome, kératite herpétique

Incidents et accidents des corticoïdes

  • Atteinte cutanéo muqueuse : aspect cushingoïde, acné, hirsutisme, vergetures, purpura, fragilisation et déchirure cutané.
  • Atteinte musculo tendineuse : myopathie, rupture tendineuse.
  • Osseuse : ostéoporose, osteonécrose aseptique de l’hanche et l’épaule. (ces effets s’observent surtout chez sujet agé > 60ans)
  • Métaboliques : retention hydrosodé, hypokaliémie, diabète sucré, hyperlipidémie, diminution de l’absorption digestive du Ca++
  • Atteinte digestive : ulcère, perforation et hémorragie digestive.
  • Infectieux : augmentation d’infections
  • Lipides : lipomatose intra médullaire, lipome médiastinaux épicardique sternaux.
  • Autres : arrêt de la croissance, aménorrhée, insuffisance rénale, insomnie, agitation, tremblement, cataracte et glaucome (chez sujet > 60ans).

Indications

Traitement intensif à posologie augmenté et de courte durée. Dans ce cas, les corticoides sont indiquées dans les accident allergique aigue (choc anaphylactique, œdème de quick) accident sérique, état de mal asthmatique, purpura fulminante, hypercalcémie aigue, uvéite post, laryngite aigue grave, œdème cérébrale, broncho-pneumopathie dyspnéisante de l’enfant. Traitement prolongé à dose faible, moyenne ou forte.

  • Hématologie : purpura, anémie hémolytique auto immune.
  • Rhumato : RAA, polyarthrite rhumatoïdes résistant aux autres traitements.
  • Systémique : LED, dermato polymyosite, maladie de horton, sarcoidose avec élements de gravité.
  • Pneumo : asthénie à dyspnée continue, sérite tuberculeuse.
  • Hépatique : hépatite chronique active séro négative autoimmune.
  • Digestive : crohn, RCH.
  • Néphrologie : syndrome néphrotique.
  • Endocrinologie : exophtalmie basedowienne.
  • Neurologie : sclérose en plaque.
  • Affections néoplasique : HDK, LLC, lymphome non hodgkinien.

Traitement substitutif

  • Maladie d’Addison
  • Insuffisance anti hypophysaire (shihan)
  • Insuffisance surrénalienne aigue

Traitement locale par les corticoïdes

  • Rhumatologie : infiltration articulaire
  • Oculaire : conjonctivite allergique
  • Cutané : eczéma
  • Respiratoire : asthme bronchique.

Adjuvant thérapeutiques des corticoïdes Ces adjuvants ne sont pas nécessaires si la dose des corticoïdes est < 1mg/kg/j)

  • Diététique : régime hyposodé, apport potassique (fruit : bananes, chocolat), régime riche en protides.
  • Médicaments : sels de K+ (3g/j), sels de Ca++ (2g/j pendant 20j/mois), vitamine D (surtout chez les femmes ménopausées) : stérogyl gouttes, 25gttes /j pendant 20j de chaque mois), antiacides et anti sécrétoires.

Interactions médicamenteuses avec les corticoïdes

  • Diminution d’actions : antidiabétiques, anticoagulants, vitamine D.
  • Augmente l’activité des sympathomimétiques.

Surveillance du traitement par les corticoïdes

  • Clinique : poids, TA, pouls, œdèmes, téguments, force musculaire, examen pleur pulmonaire, psychique.
  • Biologique : téléthorax, radio dorso lombaire, endoscopie, biologie, urée, creat, glycémie, bilan lipidique.

Prescription des corticoïdes en pratique

Les corticoïdes sont utilisés souvent en urgence, en fonction de l’âge :

  • Prescription pratique des corticoides chez l’enfant : Dans les situation non urgentes (utilisation par voie orale) Chez l’enfant, les corticoïdes les plus utilisés sont : le CELESTENE gouttes (le plus utilisé) suivi du SOLUPRED gouttes. (20gttes SOLUPRED = 8gttes CELESTENE) CELESTENE :0,1 – 0,4 mg/Kg/J = 8 à 20 gouttes/Kg/J SOLUPRED : 1 – 3 mg/Kg/J = 20 – 60 gouttes/Kg/J ( 20 gouttes = 1 ml = 1 mg ) Dans les situations urgentes chez l’enfant, on utilise la forme injectable du CELESTENE: 1/2 ampoule en IM si <10kg, 01ampoule si >10kg.
  • Prescription pratique des corticoides Chez l’adulte Chez l’adulte, dans les grands urgences on utilise la forme injectable : SOLUMEDROL 20 – 40mg : 1mg/kg/j, dans les situations moins urgentes : SOLUPRED cp 5 et 20mg. : 0.5mg/kg/j.

Publié initialement le : dimanche 16 mars 2014
A propos de l'auteur

Le Dr. Abdelouaheb Farhi est le rédacteur en chef du site comment guérir depuis 2008, il est médecin spécialiste en anesthésie réanimation.

    • BENZADI Brahim 27 mai 2015 à 14 h 56 min

      Bonjour,
      Un beau jour (en 2004) ma femme qui est allergique à
      pratiquement tous les di-cotyledons (surtout Haricots sec: Oedème de quinck) a présenté des rougeurs autour des yeux ,claquements des articulations et douleurs musculaires après myogramme le dermatologue a diagnostiqué : Une dermatomyosite .Des dizaines de test ADN ,ARN etc…n’ont pas permis de connaître le type de dermatomyosite.Au début 18 comprimés de prednisone 5 mg/J puis réduction progressive jusqu’à 2 cmp/ jour. 10 ans après Prednisone ne répond plus:douleurs musculaires ,œdème des articulations surtout des doigts,impossibilité de monter les escaliers … mais 1 cmp/j de Céleste 5mg règle tous ces problèmes et l’effet est spectaculaire.Le médecin refuse de le prescrire.Y-a une contre-indication ou celestene est-il dangereux à long-terme?? merci pour un conseil pour que je puisse discuter avec le médecin qui n’est pas toujours le même ( Hôpital). ça me révolte de voir ma femme souffrir sans que je puisse comprendre.
      NB: Celestene nous l’avions essayé par automédication devant l’intensité de la douleurs.ne nous blâmer pas et merci infiniment

      Répondre
    • choukrane 12 août 2015 à 7 h 09 min

      Bonjour,
      Ma mère s’est réveillé un matin avec un petit oedeme à la main droite et des difficultés de préhension avec cette main. Après un rapide examen le traumato conclut à une tendinite, demande une radio de la main ( normale) et procède à une infiltration, mais l’état de la main ne cesse de s’aggraver: quasi paralysie de la main et difficulté à utiliser le bras. L EMG normal(à priori) et la neurologue penche pour une atteinte radiculaire C5-C6 C7-C8. Le traumato prescrit alors 60 mg de solupred ( ma mère pèse 80 kg) et du keltican ainsi que des séances de ;et l état de la main s améliore. Entre temps on passe un scanner cérébral qui révèle un lésion secondaire pariétale gauche de11mm assez superficielle avec œdème péritumoral. L IRM conclut a la même chose et le radiologue évoque la possibilité d un tuberculome après que ma mère ait passé un scanner d extension qui a révélé une lésion sequellaire d un ancien processus inflammatoire guéri sous vibramicyne ( le pneumo confirme) . Avec la dégression des corticoides a 45 mg l état de la main de ma mère rechute et elle commence à avoir des problèmes de mouvements involontaires de la main. Et là les neuros sont partagés: Le premier propose l exerese, le second recommande de reprendre la corticorapie à forte dose et le glycerol ainsi qu un antiépiléptique, un autre évoque la sarcoidose. Nous nous sentons perdus, nous sommes tentés de suivre le 2ème neuro. Pensez-vous au un tel traitement suffira ou alors faut il tenter la chirurgie avec toutes les complications possibles surtout ici en Algérie.
      Merci de m’avoir lu.
      Cordialement

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    • Hasna 8 mars 2016 à 18 h 09 min

      Bonjour,
      Ma mere a 56 ans et elle a une insuffisance renale severe au stade 4 avec proteinurie hamturie macroscopique . Le nephrologue lui a prescrit cortancyl 3comprimes par jours avec regime sans sel est ce que ce traitement pourra eviter ou prevenir le passage au stade terminale et merci

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    • IMBIO Léocadie 11 février 2018 à 22 h 52 min

      Bonjour,

      J’ai pris pendant près de 8 ans le celestène, à cause de mon genou, je prenais 1mg par jour ; parfois je sautais les jours :depuis trois mois j’ai arreté, parce que j’avais demandé au médecin, il m’a dit la dose était faible je pouvais arreté. J’ai beaucoup perdu du poids, j’ai des crampes aux doigts, problème d’arthrose, que faire aidez-moi, que dois-je manger. Et quel examen faire.

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    • Benzadi brahim 28 février 2018 à 21 h 27 min

      Bonjour,
      M.Imbio ! D’après nos médecins si l’état de votre santé le permet vous pouvez arrêter le traitement progressivement mais surtout pas brusquement : risque pour vos rein. Il faut suivre l’avis du médecin.mais il se peut que vous gardiez un minimum de corticoïdes pour de longues périodes peut-être même à vie.

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