Fièvre

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Dossier complet sur la fièvre, ses causes, mécanismes et traitementLa fièvre est le symptôme médical le plus fréquent, il s’agit d’une augmentation de la température du corps de l’homme au delà des valeurs normales. La fièvre est généralement le témoin d’une réaction de l’organisme face à une agression telle une infection microbienne. La fièvre n’est pas une maladie mais un symptôme d’une pathologie sus-jacente.

Chez l’homme, la température corporelle normale est de 37°C, mais subit des variations nycthémérales : 36,5°C le matin et 37,5°C le soir. La fièvre se définit par une température centrale supérieure ou égale à 37 °C le matin et 37,5°C le soir(appelé aussi hyperthermie).

Prise de la température

La mesure de la température se fait par un thermomètre ; ce dernier peut être placé dans la bouche pour mesurer la température orale, dans les aisselles pour la température axillaire, dans le rectum pour la température rectale. La température tympanique se mesure par un appareil spécial à mesure infrarouge.

La mesure de la température doit être faite à distance des repas, et après un repos de 20 minutes. Les chiffres de la température prise au niveau axillaire ou buccal sont habituellement augmentés de + 0,4 °C à + 0,6 °C pour apprécier la température centrale. La prise de température tympanique permet de donner la température centrale en dehors d’une obstruction du conduit auditif par du cérumen.

Quand est-ce que la température augmente de façon normale ?

Plusieurs situations et facteurs peuvent induire des variations de la température :

1. L’effort : l’effort musculaire important peut faire augmenter la température jusqu’à 39°C, de ce fait, la prise de température doit se faire après un délai de 30 minutes de repos.

2. Le cycle menstruel : la température varie également chez la femme au cours du cycle menstruel : du 1er au 13e jour du cycle menstruel la température est de 36,5°C, à partir du 14e jour (ovulation) la température s’élève de 2-3 dixièmes de degré.

Régulation de la température centrale

Chez l’être humain, la température centrale reste constante (l’homme est dit homéotherme) grâce à l’équilibre entre la quantité de chaleur produite (thermogenèse) et perdue (thermolyse).

Notons que chez le nourrisson pendant les premiers semaines de la vie cette régulation thermique n’existe pas d’où la nécessité de surveiller la température ambiante.

Dans la thermogenèse, la chaleur est produite par la combustion des lipides, protides et glucides sous la dépendance des hormones thyroïdiennes et hypophysaires.

Dans la thermolyse, la chaleur est perdue par rayonnement ou par évaporation par perspiration cutanée et pulmonaire et surtout par la transpiration.

Par ailleurs, l’organisme peut faire augmenter ou baisser sa température :

Si la température ambiante s’abaisse, l’organisme peut augmenter sa production de chaleur par l’activité musculaire volontaire ou involontaire (frissons), l’augmentation de sécrétion es hormones hypophysaires et thyroïdiennes et diminuer la déperdition de chaleur par vasoconstriction cutanée.

Si la température ambiante s’élève, l’organisme peut augmenter sa déperdition de chaleur par la vasodilatation cutanée, la transpiration cutanée et la polypnée.

Sur le plan anatomique, il existe des récepteurs de chaleur localisés au niveau de la surface corporelle et un centre régulateur situé dan le plancher du 3ème ventricule qui joue le rôle de thermostat.

Mécanisme de la fièvre

Le mécanisme de la fièvre peut-être différent en fonction de la cause initiale :

Dans les maladies infectieuses ; des substances dites pyrogènes agissent sur le centre de régulation centrale modifiant le niveau de régulation thermique. Dans l’hyperthyroïdie le métabolisme de base est augmenté causant la fièvre ; certaines maladies du système nerveux central touchant le centre régulateur du troisième ventricule tel l’encéphalite ou les tumeurs ; le coup de chaleur ou la température ambiante s’élève dépassant le mécanisme régulateur de la thermolyse.

Les conséquences de la fièvre sont l’augmentation du métabolisme cellulaire, l’hypercatablisme protidique et amaigrissement, déperdition hydrique et déshydratation, risque de convulsions si température supérieure > 41 °C.

La courbe thermique

Rapporter les mesures de la température à intervalle régulier de 3 heures permet d’établir une courbe thermique qui permet par son aspect le classement de la fièvre en plusieurs types : la fièvre continue dite fièvre en plateau est de 40°C avec une faible rémission de 0,5° le matin signe la fièvre typhoïde, septicémies, paludisme de primo-invasion ; la fièvre rémittente quotidienne où la température du matin est subnormale, et s’élève à 39° ou 40° le soir, elle se voit dans les suppurations profondes ; la fièvre intermittente ou l’accès de fièvre est séparé par des intervalles d’apyrexie totale régulièrement espacés ; la fièvre ondulante où il existe des poussées thermiques à début et fin progressifs alternant avec des rémissions thermiques complètes dans la maladie de Hodgkin et la brucellose ; le fébricule où il existe un décalage thermique aux environs de 38° dans la tuberculose et l’hyperthyroïdie et enfin la fièvre désarticulée ou hectique où la fièvre est prolongée à grandes oscillations.

Causes de la fièvre

Quelles sont les causes de la fièvre ? Pourquoi la fièvre apparait-t-elle et quelle est son origine ?

Les causes de la fièvre sont nombreuses et pas toujours évidentes à déterminer, la plupart du temps l’étiologie est bénigne mais la fièvre à long cours peut cacher une pathologie qui peut être plus sérieuse.

Les causes infectieuses sont les plus nombreuses, qui peuvent être infectieuses, bactériennes, virales ou mycosiques ;  les causes non infectieuses sont plus rares telles les hémopathies (leucémie et Hodgkin), les cancers, les maladies inflammatoires (collagénoses et rhumatismes inflammatoires)

Gravité de la fièvre

Une fièvre aigue peut être grave si elle s’accompagne de signes dits signes du sepsis grave : un état de déshydratation, altération de la conscience, une augmentation de la fréquence cardiaque plus de 120 battements par minute, une augmentation de la fréquence respiratoire plus de 24 par minute, une pression artérielle systolique basse moins de 100 mmHg, une oligo-annurie. Tous ces signes imposent l’hospitalisation en urgence.

Attention à la méningite! Une fièvre qui s’accompagne de céphalées intenses, vomissements et photophobie (peur de la lumière) nécessite une consultation en urgence.

Traitement de la fièvre

Le traitement symptomatique d’une fièvre aigue est indispensable chez le nourrisson et la personne âgée :

Une fièvre mal tolérée supérieure à 41°C nécessite un traitement antipyrétique :

Méthode physique pour le nourrisson et le jeune enfant : humidification de l’atmosphère, baisse du chauffage,  rejet des couvertures, bain antithermique.

  • Paracétamol : 25 mg/kg, puis 12,5 mg/kg 4 fois par jour (sans abuser car risque d’hépatite médicamenteuse)
  • Acide acétylsalicylique (Aspirine) : 10 mg/kg 3 fois par jour
  • Ibuprofène : 7,5 mg/kg toutes les 6 heures.

Boire beaucoup d’eau (2 litres) permet de compenser la déshydratation causée par la fièvre.

Références et bibliographie

  • ROSE-MARIE HAMLADJI. Précis de sémiologie, O.P.U 1986, 366 p.
  • COLLEGE DES UNIVERSITAIRES DE MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES, E. Pilly, vivactis plus, 736 p

Publié initialement le : vendredi 14 octobre 2011
A propos de l'auteur

Le Dr. Abdelouaheb Farhi est le rédacteur en chef du site comment guérir depuis 2008, il est médecin spécialiste en anesthésie réanimation.

    • fatbardha koxha 2 septembre 2015 à 18 h 15 min

      Bonjour,
      hi, mon mari – 65 ans – a de la fivre au quotidien, surtout l apres midi (37.2 ou 37.3). il a le diabete insipide, la prostate et il est hypertendu (13. 8 – 13.9). merci bp de me repondre.
      bien a vous.
      fatbardha koxha

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