Éosinophiles

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Les éosinophiles sont des cellules cytotoxiques impliquées dans la réponse immunitaire. Ils ne transitent que quelques heuresdans la circulation (6 à 12 heures) avant de migrer vers les tissus, notamment ceux en contact avec l’environnement (peau, tube digestif, poumons).

Il y a hyperéosinophilie lorsque le nombre des polynucléaires éosinophiles est supérieur à 0,5 G/L (500/μL) à plusieurs numérations successives.

Les causes des éosinophilies sont nombreuses, mais deux prédominent : les allergies et les parasitoses.

Allergies et intolérances

La première cause d’éosinophilie est l’allergie : asthme, rhinite allergique, trachéobronchite spasmodique, eczéma constitutionnel, urticaire, etc.

L’éosinophilie est modérée dans l’asthme, inférieure à 1,5 G/L. Les PN éosinophiles sont classiquement retrouvés dans l’expectoration… où ils ne sont jamais recherchés.

De nombreux médicaments (bêtalactamines,antiparasitaires, antifongiques, antiinflammatoires, psychotropes) peuvent entraîner une hyperéosinophilie. L’éosinophilie (de 1 à 10 G/L) survient plusieurs semaines après l’introduction du médicament, quelques jours après une réintroduction pour disparaître à l’arrêt du traitement.

Parasitoses

Les parasitoses à protozoaires (paludisme, amibiase) ne sont pas associées à des éosinophilies.

Ce sont les helminthes qui sont en cause. L’hyperéosinophilie est fonction du degré d’invasion tissulaire du parasite s’observant surtout lorsque le parasite est intratissulaire (distomatose, trichinose, toxocarose). L’éosinophilie peut alors être importante :

15-30 G/L. Elle est plus modeste lorsque le parasite reste cantonné dans le tube digestif (oxyurose, trichocéphalose, tæniasis). Les fortes éosinophilies sont observées surtout pendant la période d’invasion. L’éosinophilie précède souvent l’apparition des œufs dans les selles.

Chez un patient de retour d’une zone tropicale, l’hyperéosinophilie évoque immédiatement une parasitose, principalement une anguillulose (ou l’hyperéosinophilie, cyclique peut être élevée), une bilharziose, une filariose ou une ankylostomiase. Le diagnostic repose sur l’anamnèse (régions récemment visitées, mode de vie au cours du voyage), l’examen des selles, la recherche de microfilaires sanguicoles nocturnes ou diurnes, la biopsie cutanée exsangue, la recherche d’œufs dans les urines (bilharziose urinaire) ou dans une biopsie rectale (bilharzies) ou duodénale  (anguillulose)

la sérologie Elisa pour schistosomiases, filarioses, anguillulose. En France, les parasitoses fréquentes engendrant des éosinophilies (modérées) sont l’oxyurose et le tæniasis. Si l’éosinophilie est élevée, on peut évoquer une toxocarose (larva migrans), une ascaridiose, ou une distomatose hépatique.

Maladies cutanées

L’hyperéosinophilie est un signe rencontré au cours de nombreuses dermatoses, lorsqu’elles sont prurigineuses. Elle peut être délétère (dermatite atopique, urticaires, pemphigoïde).

L’hyperéosinophilie est un élément du diagnostic dans certaines connectivites :

périartérite noueuse (surtout lorsqu’existent des lésions pulmonaires), pneumonie à éosinophiles (qui en est proche), fasciiteà éosinophiles ou syndrome de Shulmann (forme particulière de sclérodermie sans atteinte viscérale).

Cancers et hémopathies

L’hyperéosinophilie paranéoplasique est rare. Elle s’observe dans les cancers du foie, du sein ou des bronches métastasés ou nécrosés.

Elle fait partie des signes de la maladie de Hodgkin bien qu’inconstante et modérée (< 1 G/L) ; elle est rare dans les lymphomes non hodgkiniens.

L’éosinophilie est fréquente et parfois importante dans la leucémie myéloïde chronique, Elle concourt à son pronostic.

Syndrome hyperéosinophilique idiopathique

Le syndrome hyperéosinophilique est un diagnostic d’élimination, porté lorsqu’une hyperéosinophilie > 1 500/μL persiste plus de 6 mois sans cause identifiable, en l’absence de tumeur maligne ou de syndrome myéloprolifératif. Il touche l’homme jeune, et comporte des atteintes viscérales dues à l’infiltration éosinophilique tissulaire : infiltrats pulmonaires,endocardite fibroplastique, etc.


Publié initialement le : jeudi 22 août 2013
A propos de l'auteur

Le Dr. Abdelouaheb Farhi est le rédacteur en chef du site comment guérir depuis 2008, il est médecin spécialiste en anesthésie réanimation.