Les Pilules contraceptives ne sont pas une source majeure d’œstrogènes dans l’eau potable

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Cette étude révèle que les résidus d’élevage, de soja ainsi que les produits laitiers apportent plus d’œstrogènes dans l’eau potable que les pilules contraceptives.

Les contraceptifs oraux ne représentent que 1% de l’œstrogène dans notre approvisionnement en eau potable, selon un nouveau rapport dans Environmental Science & Technology.

Des observations de poissons intersexués qui sont  des poissons mâles avec certaines caractéristiques femelles, ont conduit à de nombreuses préoccupations concernant la présence d’hormones féminines dans les réserves d’eau. Certains soupçonnent les œstrogènes de la pilule contraceptive, excrétée dans l’urine, d’être un facteur causant cette mutation. Mais la nouvelle étude exonère les pilules contraceptives comme principale source d’œstrogènes dans l’eau potable. Au lieu de cela, de sources agricoles tels que les déchets d’élevage, le soja et les produits laitiers et autres produits pharmaceutiques sont devenues les principaux coupables.

« Lorsque vous prenez une pilule contraceptive, ce qui est excrété passe par une usine de traitement, de sorte qu’une quantité très minime atteint l’eau potable » explique Tracey Woodruff auteur de l’étude, professeur agrégé et directeur de l’Université de Californie- San Francisco Programme sur la santé génésique et de l’environnement. Contrairement à l’urine humaine, l’urine de vache n’est pas traitée avant son entrée dans nos réserves d’eau.

Elle ajoute  »Cela ne veut pas dire que les hormones dans l’eau potable ne contribuent pas à des problèmes de santé de l’homme, tel le cancer du sein, puberté précoce, et d’autres questions en matière de reproduction ».

Solutions nécessaires

 »Il existe beaucoup d’autres sources qui devraient nous préoccuper », dit Woodruff.  »Les médicaments des traitement hormonaux substitutifs et d’autres hormones contribuent également à la contamination de l’eau potable. Mais l’amélioration des prescriptions des médicaments et l’utilisation de doses plus faibles peuvent contribuer à minimiser la quantité qui pénètre dans notre approvisionnement en eau.« 

Woodruff et ses collègues ont analysé les principales sources de l’œstrogène dans l’approvisionnement en eau potable. Ils ont constaté que les systèmes de traitement des eaux usées éliminent la plupart des œstrogènes contenus dans la pilule contraceptive, elle n’atteignent donc jamais l’eau potable. Le soja, les produits laitiers et les déchets animaux contribuent beaucoup plus à la contamination de l’eau que les contraceptifs oraux.

 »Qui plus est, ce ne sont pas seulement les femmes qui excrètent l’hormone dans leur urine. C’est aussi le cas pour les hommes et les enfants » dit-elle.

Kirsten Moore, présidente et chef de la direction de Washington, DC, Reproductive Health Technologies Project, un groupe national à but non lucratif pour l’aide aux choix de contraception et de procréation, dit « la bonne nouvelle est que les œstrogènes de la pilule contraceptive ne sont pas le grand problème que certains rapports en ont fait. »

« Il y a des raisons d’être préoccupé par l’estrogénicité de l’eau potable, mais le rôle que la pilule contraceptive joue est minime, » dit Moore.

Le nettoyage de l’eau potable doit avoir la priorité. « Nous aimerions voir plus de solutions en place, comme l’amélioration des traitements de l’eau pour éliminer certaines sources d’œstrogène qui font qu’il est dans l’eau potable. »

Aucune preuve ne relie de petites quantités d’œstrogène dans l’eau à des problèmes de santé

Jeff Stier, directeur de recherche au Centre national de recherche en politique publique, à Washington, DC, groupe de réflexion conservateur, souligne que cette étude ne nous dit rien sur les effets potentiels sur la santé de ces traces d’hormones dans l’eau, et qu’il faut voir la question sous cet angle.

« Ceci n’est pas une étude qui dit que les traces de l’œstrogène dans l’eau potable sont une cause de problème de santé reproductive« , dit-il. « Il n’y a aucune preuve scientifique qui conduit à la conclusion que des traces d’hormones dans l’eau potable sont un contributeur aux problèmes de santé de l’homme, qu’ils soient d’origine pharmaceutiques ou d’autres sources. »


Publié initialement le : samedi 11 décembre 2010
A propos de l'auteur
    • Mathilda Brochard 31 janvier 2019 à 11 h 20 min

      Merci pour cet article !
      Et-il possible d’avoir le lien de la publication de Environmental Science & Technology ?

      Cordialement,
      Mathilda Brochard

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