Immunoglobulines E (IgE) spécifiques

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L’allergie IgE-dépendante (immédiate) tient une place importante parmi les maladies allergiques : elle concerne de nombreux asthmes et rhinites, la plupart des allergies alimentaires et aux venins d’hyménoptères, etc. L’identification dans le sérum d’IgE « spécifiques » réagissant à un allergène défini ou à un mélange d’allergènes contribue à l’enquête allergologique.

Les IgE spécifiques sont révélées par mise en contact du sérum du patient avec un ou plusieurs allergènes fixés sur un support, le complexe antigène-anticorps formé étant révélé par un anticorps anti-IgE marqué de différentes façons selon les trousses de dosage.

Tests d’orientation : IgE spécifiques d’un groupe d’allergènes

Ces tests indiquent la présence ou non d’IgE spécifiques d’allergènes présents dans un mélange d’aéroallergènes et/ou de trophallergènes. Ils donnent une réponse qualitative : le test est soit positif, soit négatif, soit douteux. La réponse peut être globale ou détaillée par antigène présent dans le mélange.

Allergie alimentaire

Pour le dépistage de l’allergie alimentaire chez l’enfant de moins de 3 ans, les tests incluent les allergènes les plus fréquemment rencontrés à cet âge : lait, œuf, blé, arachide, poisson, noisette, etc. Chez l’enfant plus grand les tests d’orientation comportent souvent, des trophallergènes associés à des pneumallergènes car la présence d’une sensibilisation à des pneumallaergènes peut orienter vers certains types d’allergie alimentaire. Pour l’adulte, les tests d’orientation de l’allergie alimentaire sont constitués d’un mélange de trophallergènes végétaux (rosacées, ombéliffères, fruits du groupe latex). Ils ont peu d’indication en raison de la grande diversité des aliments d’origine végétale impliqués dans l’allergie alimentaire de l’adulte et de la fréquence des sensibilisations polliniques croisées.

Allergie respiratoire

Les tests de dépistage de l’allergie respiratoire utilisent des mélanges d’aéroallergènes : acariens, poils d’animaux domestiques, moisissures, pollens. Ils sont bien corrélés au diagnostic clinique d’allergie et sont indiqués en cas d’asthme ou de rhinite, quel que soit l’âge du patient.

IgE spécifiques d’un seul allergène, IgE monospécifiques

La recherche d’un anticorps sérique IgE monospécifique est utile pour déterminer la responsabilité d’un allergène lorsque les tests cutanés, qui doivent être privilégiés, ne sont pas possibles (dermatose évolutive) ou ininterprétables (dermographisme, aréactivité cutanée) ou encore lorsque les tests de provocation sont dangereux (certains aliments ou phanères d’animaux). Ils sont également indiqués en cas de discordance entre les résultats des tests cutanés et l’histoire clinique.

Méthodes

La recherche s’effectue par des méthodes automatisables et miniaturisables, dérivées du RAST (Radio Allergo Sorbent Test) aujourd’hui abandonné.

Près de 500 allergènes peuvent être testés, acariens, allergènes professionnels, insectes, médicaments, parasites, pollens, la sensibilité et la spécificité des dosages variant d’un allergène à l’autre.

Les résultats sont exprimés de façon différente selon les fabricants. Généralement ils sont donnés en kU/L avec une échelle decorrespondance entre les unités et des classes allant de 0 à 5, 6 ou 8 (classe 0 IgE spécifiques indétectables, absence de sensibilité à l’allergène, classe 6 très forte concentration d’IgE, très forte sensibilité à l’antigène).

Interprétation

La présence dans le sérum d’une IgE spécifique d’un allergène donné n’implique pas nécessairement l’existence d’une allergie vis-à-vis de cet antigène ; elle peut être une simple cicatrice immunologique l’indiced’une simple sensibilisation ou traduire une réponse à un autre allergène en cas de réactions croisées À l’inverse, la négativité du dosage ne suffit pas à exclure la responsabilité de l’allergène, car ces techniques ne mettent en évidence qu’un surplus d’anticorps circulant alors que la majorité d’entre eux sont fixés sur les basophiles ou les mastocytes.

La découverte de valeurs élevées des IgE spécifiques pour l’œuf, l’arachide et le poisson conduisent généralement à une prise en charge allergologique. La diminution progressive des IgE spécifiques au cours d’une désensibilisation est un argument en faveur de son efficacité et un indice utile pour en décider l’arrêt.

Des valeurs seuils d’IgE spécifiques pour le blanc d’œuf, le jaune d’œuf, le lait de vache, l’arachide, le poisson et les fruits à coque ont été proposées afin d’éviter la pratique de tests de provocation orale, ces valeurs seuils étant définies avec une probabilité à 95 % d’avoir un test de provocation positif. Depuis ont été publiées des valeurs seuils très différentes d’une cohorte à l’autre. La Haute autorité de santé conseille de ne pas se fonder sur ces valeurs seuils pour décider d’une éviction alimentaire.


Publié initialement le : samedi 07 septembre 2013
A propos de l'auteur

Le Dr. Abdelouaheb Farhi est le rédacteur en chef du site comment guérir depuis 2008, il est médecin spécialiste en anesthésie réanimation.

    • menard 20 septembre 2014 à 14 h 59 min

      Bonjour,
      On m a reconnu une allergie aux crustaces depuis plusieurs annees. je viens de refaire mes analyses esperant ne plus l etre. au vue de mes analyses mon taux d ige total est de 256 pour une limite de 100. Pour les crustaces je suis completement dans la norme et celui ci indique negatif. je ne comprends donc pas ces resultats. merci de m eclairer.

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