Lumbago et mal du dos

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Le lumbago est un terme général utilisé pour décrire la lombalgie, une douleur qui siège dans la région lombaire ou bien dans le bas du dos. Lumbago et mal du bas du dos sont deux termes interchangeables. La gravité du lumbago est variable, allant d’une simple sensation d’inconfort jusqu’à un véritable blocage du bas du dos. Il peut être aigu ou bien chronique s’il dure plus de trois mois ; le lumbago peut se voir à tout âge mais il est plus fréquent chez les jeunes pratiquant un travail physique ou bien les sujets âgés ou souffrant de maladies de la colonne vertébrale.

Le lumbago est une douleur qui siège au niveau des lombaires, c’est-à-dire de la zone qui existe au-dessus des fesses dans le bas du dos. Le lumbago est une maladie du bas du dos qui touche la colonne vertébrale ou ses structures anatomiques (les tendons, muscles, nerfs …) cette pathologie très fréquente a des étiologies diverses et traitements variés.

Comment se développe un lumbago ?

Lumbago
image copyright supulido62

La colonne vertébrale est l’appui osseux de tout le corps, elle est constituée de 33 vertèbres, dont les vertèbres du dos formées par trois groupes : les vertèbres lombaires, vertèbres sacrées et le coccyx.

Entre deux vertèbres existe une structure appelée disque intervertébal, le disque intervertébral possède à son centre une structure importante dans la genèse du lumbago appelée nucléus pulposus. Ce dernier, lors de mouvements contrariés des disques intervertébraux, va se déplacer entrainant une inflammation avec œdème des tissus dont les nerfs provoquant la douleur du lumbago.

Symptômes et signes cliniques

Il s’agit d’une douleur située au niveau du bas du dos, si vous soufrez de douleurs du dos et que vous pensez que vous avez un lumbago, vérifiez l’existence de l’un des signes suivants :

  • Une douleur d’intensité variable, qui peut être une simple gène voir une douleur très intense, située dans le bas du dos, fixe ou irradiant vers la cuisse ou l’aine, aggravée par le moindre mouvement
  • Une raideur de la nuque peut être présente, elle est déclenchée par des spasmes des muscles de la colonne vertébrale
  • Difficulté à se pencher vers l’avant ou en arrière, encore cette fois, c’est le spasme des muscles de la colonne vertébrale qui en est responsable
  • Une position dite « position antalgique », il s’agit d’une attitude penchée sur le côté pour éviter la douleur
  • Parfois, sensation de picotement ou d’engourdissement dans le dos, les fesses ou les jambes.

Les lombalgies peuvent être spontanées ou provoquées (mouvement brusque, traumatisme même bénin du dos …) et les douleurs disparaissent le plus souvent spontanément en quelques minutes, mais parfois durent plusieurs heurs voir des jours.

Attention !


Certains signes et symptômes associés au lumbago sont à prendre au sérieux
car susceptibles de faire suspecter une pathologie plus grave :

  • fièvre ou frissons
  • antécédents de cancer ou de perte de poids récente ou inexpliquée
  • traumatisme
  • faiblesse importante ou paralysie des membres inférieurs
  • constipation ou arrêt des matières et des gaz
  • impossibilité à uriner
  • douleurs abdominales intenses ou maux de tête

Causes du lumbago

Les causes réelles du lumbago sont complexes et pas toujours simples à mettre en évidence. La détermination de la cause du lumbago nécessite l’étude de deux facteurs essentiels : le type de la douleur, avec une description détaillée de la douleur, ce qui peut la soulager ou l’empirer, les facteurs déclenchants …etc, le deuxième facteur est la zone de la douleur, son irradiation et les signes accompagnant.

Déterminer le diagnostic et la cause des douleurs du bas du dos sont un vrai « chalenge » au médecin praticien tant les causes sont multiples et complexes. Il nécessite une vraie enquête policière de l’historique des antécédents du patient, un examen physique précis et des examens radiologiques et biologiques multiples. L’orientation du praticien vise à séparer les causes du lumbago qui sont en relation avec une atteinte des tissus mous (muscle, ligament, tendon) de ceux causés par l’atteinte de l’os et de ceux liés à une atteinte d’un organe (rein, vessie, infection, tumeur)

Le lumbago n’est pas une maladie au sens propre, il s’agit plutôt d’un symptôme qui peut recouvrir de nombreuses étiologies.

La région lombaire est complexe sur le plan anatomique, elle est composée de vertèbres, de disques intervertébraux, d’articulations, de ligaments et tendons avec leurs muscles. Cette région est également richement innervée et toutes ces structures peuvent être atteintes d’un processus pathologique responsable des douleurs du lumbago.

  • Muscles : Myopathies, traumatismes musculaires
  • Tendons : Tendinites
  • Ligaments : Entorses
  • Articulations interapophyaires postérieures : Inflammatoires (spondylarthropathies), Dégénératives (arthrose)
  • Os : Fracture vertébrale (ostéoporotique ou traumatique), Tumeurs bénignes, Tumeurs malignes primitives ou métastases, Maladie osseuse de Paget, Ostéite infectieuse
  • Disques intervertébraux : Dégénérescence discale, discarthrose, Hernie discale
  • Enthèses : Inflammatoires (spondylarthropathies), Dégénératives (hyperostose vertébrale)
  • Nerfs : Périphérique : syndrome des branches postérieures, Radiculaire : sciatique, crurale, autres radiculites, Intra-canalaire : tumeurs du fourreau dural, rares épidurites infectieuses
La colonne vertébrale et lumbago
La colonne vertébrale de profil
Anatomie d'une vertébre lombaire
Anatomie de vertèbres lombaires

Les explorations radiologiques (TDM, IRM, scintigraphie osseuse, EMG, ostéodensitométrie) peuvent mettre en évidence la majorité de ces affections, néanmoins, d’autres atteintes telles que les tendinites, atteintes ligamentaires et musculaires sont indétectables et le diagnostic n’est que hypothétique.

L’étiologie du lumbago n’est retrouvée que dans 20% des cas, la conduite est avant tout d’éliminer une urgence diagnostique : tassements vertébraux, hernie discale, cancer osseux, spondylodiscites.

La notion de dissociation anatomoclinique est très fréquente en cas de lombalgie : certains patients symptomatiques chez qui toutes les explorations peuvent être normales, alors que chez d’autres personnes totalement asymptomatiques on peut trouver fortuitement une hernie discale ou une atteinte osseuse sans pour autant que la personne ne ressent quoi que ce soit.

La grande majorité des lumbagos guérissent spontanément avec ou sans traitement, cette guérison se fait chez 90% des cas en mois de 2 semaines mais chez 50% des  cas une récidive survient dans l’année qui suit le premier épisode.

Le diagnostic différentiel se fait avec les douleurs projetées d’affections extra-rachidiennes :

  • Appareil digestif : Lombalgies hautes : ulcère gastro-duodénal, pancréatite ; Lombalgies basses : colite, diverticulose, cancer colique
  • Région rétropéritonéale : Colique néphrétique, fibrose et tumeurs rétropéritonéales, Anévrysme de l’aorte abdominale.
  • Région pelvienne : Lombalgies basses ou douleurs sacrées : douleurs menstruelles, endométriose, tumeurs utérines, grossesse.
  • Appareil ostéo-articulaire de voisinage : Sacro-iliite, Fractures et tumeurs, coxopathies

Lumbago aigu symptomatique

Le Lumbago aigu symptomatique est une entité particulière du lumbago en relation avec une cause fracturaire ou tumorale, infectieuse ou inflammatoire.

Certains éléments vont faire suspecter un lumbago symptomatique : l’âge de début des symptômes après 50 ans ou avant 20 ans, antécédent de cancer notamment ceux responsables de métastases osseuses comme le cancer du rein, cancer du sein cancer du poumon, cancer de la thyroïde et surtout le cancer de la prostate. Certaines thérapeutiques telle la corticothérapie à long cours. Traumatisme violent, fièvre, amaigrissement, sueurs, raideur lombaire persistante, déformation, troubles sphinctériens.

Les examens complémentaire peuvent orienter le diagnostic : NFS, CRP, radiographie du rachis lombaire, du bassin sont à demander en première intention. En cas de doute, d’autres examens en deuxième intention peuvent être demandés tels que l’ IRM du rachis lombaire, TDM et scintigraphie osseuse.

Lumbago aigu commun

On qualifie un lumbago du terme « commun » tout lumbago qui n’appartient pas au lumbago symptomatique.

L’âge moyen entre 20 et 55 ans, avec des facteurs aggravant la douleur, absence de signes généraux tels la fièvre ou un amaigrissement inexpliqué, pas de cancer, de toxicomanie, d’immunodépression, répond au traitement.

Il faut confirmer l’origine rachidienne de la douleur sans s’attarder à rechercher l’origine anatomique ou le mécanisme générateur de la douleur vu que ça ne modifie pas la prise en charge.

La douleur typique peut être brutale ou progressive, le malade est « plié en deux », la douleur est exagérée par le moindre mouvement tel un simple éternuement ou la défécation.

L’inspection retrouve la région lombaire raide, avec déviation du rachis lombaire, avec un examen neurologique normal.

Aucun examen complémentaire n’est nécessaire sauf si signes en faveur d’un lumbago symptomatique. Et si une radiographie est demandée, elle sera normale ou montrera quelques signes dégénératifs banals.

 

Traitement du lumbago

Comme précisé plus haut, la plupart des épisodes de lumbagos guérissent spontanément en quelques jours en général en moins de 2 semaines, les conseils sont :

  • Rassurer le patient
  • Soulager la douleur
  • Reprise progressive de l’activité physique quotidienne

L’objectif étant d’éviter l’évolutivité du lumbago qui peut passer en lumbago subaiguë entre évolution 6 semaines et 3 mois.

Traitement médicamenteux

Les antalgiques simples de classe 1 : Paracétamol ou  AINS.

les AINS n’ont pas de supériorité démontrée par rapport à l’association paracétamol-opiacés, en cas d’utilisation d’AINS, choisir les mieux tolérés et à demi-vie courte (ibuprofène); en traitement d’entretien, la voie rectale ou injectable n’a pas d’intérêt, ni en efficacité ni en tolérance. les associations paracétamol, AINS et myorelaxants n’ont pas été étudiées.

il faut respecter les contre-indications des AINS: âge > 65 ans ou antécédents d’ulcère : dans ce as donner en parallèle un gastroprotecteur (ex: oméprazole). mais les AINS sont à éviter chez le sujet âgé, l’insuffisant cardiaque, le coronarien, l’insuffisant rénal ou le patient hypertendu ou prenant un diurétique.

Les décontracturants ou myorelaxants à utiliser sur une période brève de moins de 2 semaines (risque de dépendance aux benzodiazépines).

Les myorelaxants sont recommandés, chez le sujet âgé il faut diminuer les doses, vigilance pour les conducteurs ou travailleurs sur machine.

Stratégie d'Analgésie du lumbago chez sujet ne présentant pas de contre-indications aux AINS
Stratégie d’Analgésie du lumbago chez le sujet ne présentant pas de contre-indications aux AINS, D’après Axel Ellrodt – Bruno Garrigue – Pierre-Yves Gueugniaud – Fréderic Lapostolle – Anne Le Berre – Agnès Ricard-Hibon, LOMBALGIE AIGUË LA PRISE EN CHARGE AVEC OU SANS RADICULALGIE
Stratégie d'Analgésie du lumbago chez sujet ne présentant pas de contre-indications aux AINS
Stratégie d’Analgésie du lumbago chez le sujet présentant une contre-indications aux AINS. D’après Axel Ellrodt – Bruno Garrigue – Pierre-Yves Gueugniaud – Fréderic Lapostolle – Anne Le Berre – Agnès Ricard-Hibon, LOMBALGIE AIGUË LA PRISE EN CHARGE AVEC OU SANS RADICULALGIE

Traitement non médicamenteux

Le repos strict : un arrêt de travail est nécessaire mais réduit à quelques jours seulement, Il n’est pas souhaité un alitement complet au contraire une reprise progressive de l’activité physique est un complément important au traitement.

Port de ceinture de maintien lombaire : réduit les symptômes et soulage le patient, néanmoins il doit être de courte durée car risque d’atrophie musculaire et d’aggraver le lumbago à long cours.

Quelques conseils d’hygiène de vie : éviter la position assise prolongée, éviter le port de charges lourdes, exercices visant à renforcer la sangle abdominale et muscles rachidiens

Physiothérapie : massages, diathermie, ultra-sons, stimulations électriques, neurostimulation, biofeed back…


Publié initialement le : samedi 15 septembre 2012
A propos de l'auteur

Le Dr. Abdelouaheb Farhi est le rédacteur en chef du site comment guérir depuis 2008, il est médecin spécialiste en anesthésie réanimation.

    • pascal 15 mars 2011 à 18 h 27 min

      boujour bloque du dos les urgent mon dit ce un lumbago.mais je suis tordu et j ai mal a la hanche.cela fait 3 jour que je suis allonge.cela est il normale.

      Répondre
    • Dr. A. Farhi 8 septembre 2012 à 12 h 45 min

      @pascal: fait faire des examens et des radios pour rechercher la cause de ce lumbago, en attendant votre médecin prescrira des médicaments pour soulager la douleur

      Répondre
    • Marie 23 mai 2013 à 9 h 09 min

      Bonjour,

      J’ai eu un lumbago il y a tout juste un an à l’âge de 28 qui a durer environ 10 jours, vu mon jeune âge j’aurai voulu savoir si je vais avoir souvent mal au dos dans les années à venir ? Merci pour votre réponse

      Répondre
    • Denise Gendreau 24 juin 2014 à 17 h 50 min

      Bonjour,

      Après un RIM et un Scann on dit que j’ai deux fractures D8, D9, je souffre le martyr… J’ai un corset sur mesure de l’hôpital et des anti-douleurs. Je revois l’orthopédiste le 10 juillet. Est-ce que ces vertèbres fracturées vont reprendre seules? J’étais tellement en douleur lors de ma dernière visite que je n’ai pas demandé ces questions…Ces fractures peuvent-elles dater de plusieurs mois? Cela fait deux semaines que je dors assise, c’est la seule position endurable. Incapable de me coucher sur le côté ou le dos je cries au meurtre…Juste le port d’un corset devrait-il me guérir? J’en doute…Merci de vos réponses qui devraient me rassurer.

      Répondre
      • Dr. A. Farhi 26 juin 2014 à 0 h 30 min

        @denise: alors oui les vertèbres fracturées peuvent consolidées et guérir complètement sans chirurgie, pour la date des fracture alors il faut quand même un traumatisme assez violent pour générer ce genre de fracture. oui juste le corset peut vous guérir il permet de garder votre colonne vertébrale stable et donc aide les vertèbres à consolider.

    • Bonamy 31 janvier 2015 à 18 h 18 min

      Bonjour,
      J’ai un soi disant lumbago depuis un mois, une petite amélioration et à nouveau très mal, je commence a m’inquiéter, est ce normal que ça dure si longtemps, j’ai des séances de kiné mais pour l’instant pas grande amélioration, qu’en pensez vous,?
      Possibilité d’une. Hernie discale? Ou plus grave ?

      Répondre
      • Dr. A. Farhi 4 février 2015 à 17 h 54 min

        @Bonamy: Alors oui et non, oui un lumbago peut durer plusieurs mois, parfois ça vient et ça disparu. Ça dépend de la cause qui à déclencher cet lumbago. mais le plus important c’est de poser le diagnostic est-ce vraiment un lumbago ? oui ça peut être une hernie discale et non on ne peut pas dire si c’est grave ou pas il vous faut consulter et savoir la cause pour pouvoir se prononcer.

    • Anser 26 mai 2015 à 15 h 37 min

      Bonjour,

      j’ai un lumbalgo qui dure depuis environ un an et demi, je voudrais savoir si c’est un lumbalgo chronique? parfois je passe un ou deux mois sans ressentir grand chose, et après ça me reprends.
      Merci d’avance

      Répondre
    • Pruvost 24 mars 2017 à 9 h 08 min

      Bonjour, j’ai un lumbago depuis hier (j’ai été au urgence) très grosses douleurs mais ce qui m’inquiète c’est que depuis hier soir je me vide littéralement avec des douleurs abdominale et quelque nausée. Est ce que c’est en rapport avec le lumbago ? Hier je pensais que c’était les médicaments qui me faisait ça mais ce matin je ne les ai pas pris et c’est toujours pareil.
      Bonne journée

      Répondre
    • Locqueneux 20 mai 2017 à 11 h 48 min

      Bonjour,
      J’ai eu un lumbago il y a 1 mois et demi environ, la douleur commençait à vraiment baisser et depuis 1 semaine ça reprend, je ne sais pas pourquoi. Mal dans le bas du dos, position allongée est la plus confortable. Je suis assis au bureau pour mon travail, je travaille de chez moi. Que faire?
      Merci!

      Répondre