Corps cétoniques
L’acétone, l’acide acétoacétique et l’acide β-hydroxybutyrique sont le produit du métabolisme intrahépatique des acides gras à longue chaîne produits par la lipolyse ou d’acides aminés cétogènes.
La production de corps cétoniques n’est pas gênante en soi dans la mesure où ce sont des substrats énergétiques utilisables par les muscles et le cerveau en période de jeûne. Mais au pH du plasma, ces acides sont totalement ionisés ; à forte concentration se produisent un afflux d’ions H+ et une acidose.
Précautions de prélèvement
Prélèvement sanguin sur tube sec ou hépariné ou EDTA. Savoir que les dosages plasmatiques donnent des valeurs sensiblement supérieures.
Prélèvement urinaire sur tube fermé. Recherche le plus tôt possible car, à l’air, l’acide acétoacétique se transforme rapidement en acétone, à laquelle les réactifs sont moins sensibles…
Valeurs usuelles
Dans le sang (dosage sérique) Corps cétoniques totaux (acétone, acide acétoacétique acide β-hydroxybutyrique) < 0,05 g/L (exprimée en acide acétique), soit 0,5 mmol/L.
Dans les urines (recherche au moyen de comprimés ou de bandelettes sensibles, Acetest, Ketodiastix, Kétodiabur).
Résultats exprimés en acide acétoacétique :
- réaction positive (+) : 0,10 à 0,30 g/L (1 à 3 mmol) ;
- réaction positive (+ +) : 0,30 à 0,80 g/L (3 à 8 mmol) ;
- réaction positive (+ + +) > 0,80 g/L (8 mmol).
Clinique
Diabète sucré
Chez le diabétique, la présence de corps cétoniques dans les urines et/ou dans le sang (cétose diabétique) traduit une carence en insuline. C’est un signe majeur de diabète sucré insulinodépendant de type 1.
La cétose avec acidose (acidocétose diabétique) est une complication grave du diabète sucré de type 1. Elle se traduit par un signe fondamental, expression directe de l’acidose : la polypnée de Kussmaul. Le pH artériel est abaissé au-dessous de 7,30 (confinant à 7 dans les formes graves). Les bicarbonates plasmatiques sont effondrés (en moyenne 6 mmol/L), le trou anionique est supérieur à 16 mmol/L.
La natrémie est d’ordinaire abaissée. La kaliémie est élevée proportionnellement à l’acidose. L’osmolalité plasmatique mesurée est toujours élevée. La créatinine est toujours élevée de façon artificielle car les corps cétoniques interfèrent avec son dosage par les automates.
Vomissements acétoniques
Le jeûne ou ce qui revient au même, les vomissements répétés, l’exercice prolongé, la fièvre augmentent l’oxydation des acides gras libres, chez les enfants dont les réserves glycogéniques sont basses (vomissements acétoniques de l’enfant).
Dans ces cas, la cétonémie est élevée ; il existe une cétonurie, mais la glycémie est normale.
Maladies métaboliques
Des cétoses sont présentes au cours de diverses maladies métaboliques normo ou hypoglycémiques : glycogénoses, hyperlactacidémies congénitales, etc
Les comprimés et bandelettes sont sensibles à l’acide acétoacétique et à l’acétone, mais non à l’acide β-hydroxybutyrique. Des cétoses avec prédominance d’acide β-hydroxybutyrique peuvent n’être pas reconnues par la simple recherche dans les urines. Elles nécessitent le dosage plasmatique des corps cétoniques.
Publié initialement le : vendredi 16 août 2013
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